jeudi, juillet 08, 2010

Le portrait de Dorian Gray


Le beau Ben Barnes interprète Dorian Gray au cinéma
Note : 20/20

De : Oscar Wilde
Edition : Flammarion (GF)
Année : 2006
Pages : 320
4ème de couverture :
Que c'est triste ! Je vais devenir vieux, horrible et épouvantable. Mais ce portrait, lui, demeurera toujours jeune. [...] Si seulement c'était moi qui devais rester éternellement jeune et le portrait qui devait vieillir ! Pour cela, je donnerais tout ! [...] Je donnerais mon âme ! Toute l'intrigue de l'unique roman d'Oscar Wilde est en germe dans ce vœu aux accents de pacte faustien. Dorénavant, Dorian Gray ne vieillira plus : c'est son portrait qui portera les stigmates de son âge, de ses vices et de ses crimes.
En 1890, lorsque paraît Le Portrait de Dorian Gray, les adjectifs ruissellent sous la plume des critiques pour crier à l'immoralité : lascif, pernicieux, répugnant, empoisonné, le livre respire une atmosphère " chargée des odeurs méphitiques de la putréfaction morale et spirituelle ". Mais pour Wilde, la qualité du style est le seul critère pour juger d'une œuvre : " Il n'existe pas de livre moral ou immoral. Les livres sont bien ou mal écrits. Voilà tout.


Mon avis
Il faut s'appeler Oscar Wilde, pour avoir le génie d'écrire un tel roman.
Dès les premières pages, j'ai su que ce livre avait quelque chose de différent.
Ces petits plus, qui font qu'un roman ne passe par inaperçu.
L'histoire peut paraître d'une banalité, d'un premier abord : un homme qui désire rester jeune.
Qui aujourd'hui comme au XIXème souhaiterai pourrir comme un fruit trop mure ?
Personne ! Quelques uns peut être.
Mais ajouter l'idée que ce soit un tableau qui vieillisse à votre place, qu'il devienne votre âme et conscience.Là, je tire mon chapeau !
Bon après, il est évident qu'il fallait le talent nécessaire pour faire évoluer l'histoire, j'avoue que c'est plutôt bien fait.
Dorian Gray le héros de l'histoire, nous apparait comme quelqu'un aimé, idolâtré, naïf au début mais qui va user de son physique pour chercher en quelque sorte les limites de son âme. Il a peu une personnalité bi-polaire, ne sachant plus à fin distinguer le bien du mal.
Ce désagrément, qui va le conduire à commettre le pire.
Basil Hallward, le peintre est quelqu'un de plutôt simple et sage, il aime la peinture et il a ce coté artiste : il aime regarder et sait regarder.
Lorsqu'il voit Dorian, on n'est pas étonner de savoir qu'il y tient, c'est comme un trésor, d'ailleurs Oscar Wilde dans ce personnage nous laisser deviner quelque chose qui choque à l'époque : l'homosexualité.
Il n'est pas difficile de lire entre les lignes, voir même comprendre certaines phrases dites avec finesse. Basil aime Dorian.
Lord Henry Wotton, est de loin mon personnage préféré ! J'aime ses répliques, il a cette manière de parler qui plait immédiatement. On comprend pourquoi Dorian le préfère à Basile, sa personnalité est conditionnée à attirer.
Bien que lord (on dirait baron en France), il aime la vie et la déguste pleinement; on peut voir Lord Henry autant dans une soirée mondaine que dans un bar à Opium.
Il conseille Dorian et est vu par beaucoup comme un fauteur de troubles.
La gente féminine tient un rôle essentiel, mais de moindre importance : elle gravite autour du héros comme un essaim d'abeilles.
Certaines arrivent à piquer comme Sibyl Vane, jeune comédienne dont Dorian Gray va se sentir attirer pendant un moment, jusqu'à se fiancer.

Dorian aime comme il déteste, son portrait est son secret. Il en devient une obsession, être jeune mais à quel prix ? Au prix de ne plus aimer, de détester, de vivre dans la solitude qu'on est seul avec le poids de son âme, le remord d'être la cause de décès, d'être l'objet d'une vengeance.

Oscar Wilde dans son roman, nous livre une illustration, un exemple de nos peurs : celle de vieillir.
Dorian ce jeune de 17 ans, qui restera beau.
Lord Henry, d'ailleurs le dit si bien "Je crois, je l’avoue, qu’il vaut mieux être beau que bon. Mais d’un autre côté, personne n’est plus disposé que je ne le suis à reconnaître qu’il vaut mieux être bon que laid."

Où se trouve donc la limite ?
Le portrait de Dorian Gray est un coup de coeur, j'ai adoré. Je conseille vivement cette lecture : un thème contemporain aux notes fantastiques.
N'oublions pas qu'Oscar Wilde a vécu au XIXème pourtant l'histoire est troublante d'actualité.





– Qu’est-ce que l’Art ? demanda-t-elle.
– Une maladie.
– L’Amour ?
– Une illusion.
– La religion ?
– Une chose qui remplace élégamment la Foi.
– Vous êtes un sceptique.
– Jamais ! Le scepticisme est le commencement de la Foi.
– Qu’êtes-vous ?
– Définir c'est limiter.


Il s'agit d'un dialogue entre Lady Narborough et Lord Henry Wotton





9 blablas:

Erato a dit…

J'aimerai le lire !!

Alex a dit…

Content de voir qu'il plaise je dois le lire très bientôt. D'ailleurs, dommage que tu ne te sois pas jointe à nous. :(

Natacha a dit…

Oh il y avait une lecture commune ?? Jsuis un peu HS avec les histoires de LC ! J'en participe déjà à une : exploit pour moi !!

Morgouille a dit…

Je suis vraiment contente que tu aies aimé !
Ce roman est un chef-d'oeuvre, un vrai de vrai !
J'avais aussi copié ce passage, je l'adore... :)

Belledenuit a dit…

Je m'étais régalée quand je l'avais lu. C'était mon 1er Oscar Wilde et je compte bien poursuivre à lire cet auteur.

sybille a dit…

j'adore ce livre, c'est un véritable chef d'œuvre =)

Pauline a dit…

Quel chef d'oeuvre! :D

Natacha a dit…

@Morgouille : je suis complétement d'accord !
@Belledenuit : il faudrait également que j'en lise d'autres
@Sybille et Pauline : chef d'oeuvre le mot !

Adora a dit…

dans ma PAL
depuis le temps que je le voulais ^^

Enregistrer un commentaire